Les explications sont issues du site de l‘Association Nationale Française des Ergothérapeutes. Les vidéos ont été piochées à droite à gauche sur le net. Le texte à la fin a été écrit par Sara-Ève Déziel Léveillée, étudiante en ergothérapie québécoise.


L’ergothérapeute est un professionnel de santé qui fonde sa pratique sur le lien entre l’activité humaine et la santé. 

L’objectif de l’ergothérapie est de maintenir, de restaurer et de permettre les activités humaines de manière sécurisée, autonome et efficace. Elle prévient, réduit ou supprime les situations de handicap en tenant compte des habitudes de vie des personnes et de leur environnement. L’ergothérapeute est l’intermédiaire entre les besoins d’adaptation de la personne et les exigences de la vie quotidienne en société.

Vos activités sont le reflet de ce que vous êtes et elles donnent du sens à la vie. Si vous êtes incapable d’accomplir les choses que vous souhaitez ou devez réaliser, votre bien-être général et donc votre santé en seront affectés. Les occupations d’une personne se retrouvent ainsi étroitement liées à sa qualité de vie et au sens donné à son existence !

L’ergothérapie vous permet de résoudre les problèmes qui vous empêchent d’accomplir les choses qui vous tiennent à cœur. Si une blessure, une maladie, une déficience ou un autre problème limite vos capacités :

Alors un ergothérapeute peut trouver avec vous des solutions pour relever le défi du quotidien, faire disparaître les barrières et vous permettre d’agir, de retrouver votre rôle social et ainsi de mener une vie satisfaisante.

L’ergothérapeute examine non seulement les effets physiques d’une lésion ou d’une maladie, mais il se penche également sur les facteurs psychosociaux et environnementaux qui influencent votre capacité d’agir.

Par le biais d’entrevues, d’évaluations et de mises en situations concrètes, l’ergothérapeute obtient des informations au niveau de vos atouts et de vos faiblesses. Il recueille également des renseignements sur la manière dont vos activités se déroulent et sur le contexte environnemental dans lequel elles s’exercent. Enfin, il s’enquiert de vos rôles sociaux et tâches particulières en ce qui concerne les soins personnels, la vie domestique, l’école, les loisirs, la famille et le travail.

C’est dans le cadre d’une relation thérapeutique et par l’intermédiaire d’activités adaptées, d’enseignements et d’apprentissages, que l’ergothérapeute intervient. Il vous guidera vers l’identification de vos difficultés, la récupération optimale de vos capacités fonctionnelles physiques et psychiques, l’adaptation à vos limites et à votre potentiel, ainsi que vers le réinvestissement de vos activités et rôles sociaux antérieurs.

Afin de favoriser la participation de la personne dans son milieu de vie, l’ergothérapeute conçoit les milieux de vie, de manière à respecter votre sécurité, l’accessibilité et l’adaptation à vos besoins. Il préconise les aides techniques et les assistances technologiques, les aides humaines, les aides animalières et les modifications matérielles.

L’ergothérapie peut aussi permettre de prévenir un problème ou d’en réduire les effets. Il participe aussi aux actions de promotion de la santé, de prévention ou d’enseignement concernant les populations à risque de perte d’autonomie.

Texte écrit par une étudiante en ergothérapie québécoise :

Ah l’ergothérapie! Ça fait maintenant 3 ans et demi que j’étudie l’ergothérapie et pourtant, jusqu’à dernièrement, décrire ma profession me paraissait complexe. C’est quoi l’ergothérapie? L’ergothérapie, c’est tout et rien. C’est vrai. On travaille avec des enfants, des personnes âgées, des personnes qui ont des handicap physiques, intellectuels, des gens qui ont des troubles de santé mentale, un trouble du spectre de l’autisme, une déficience visuelle, des gens en fauteuil roulant, des gens qui ont des troubles articulaires, des gens qui ont de la douleur chronique, ceux qui se blessent à la main, les diabétiques, les sans abris, les enfants prématurés, les enfants qui ont un trouble de développement, ceux qui ont un TDAH, dyspraxie, dysphasie, dysphagie même… c’est comme si on travaillait avec n’importe qui… n’importe qui qui a un problème et qui veut le régler. Et on travaille même en prévention.. donc avec ceux qui ont pas encore de problème et qui veulent pas en avoir…Mais c’est quoi notre spécialité?

J’pourrais vous dire qu’on est les spécialistes de l’occupation. Qu’on a une approche centrée sur le client visant à favoriser son engagement dans des occupations significatives…. que toute personne qui a une déficience quelconque peut bénéficier de l’aide d’une ergothérapeute…probablement que j’vous perdrais encore, et pourtant…

J’vais vous dire s’que c’est l’ergothérapie. J’vais vous le dire simplement. Pensez quelques secondes à l’activité qui vous est la plus chère. Pensez aux fonctions, aux capacités que vous avez besoin pour faire cette activité: les mouvements que vous faites, la force dont vous avez besoin, les processus mentaux qui soutendent vos réflexion, vos actions, la préparation nécessaire… Ok, c’est peut-être encore trop vague.

Prenons le jogging. Vous aimez faire du jogging (ou encore marcher). Pour faire du jogging, vous devez d’abord le prévoir à votre horaire et avoir la motivation pour le faire. Vous devez aussi le faire, l’initier. Vous devez préparer vos vêtements et de préférence, les avoir préalablement lavés et séchés. Vous devez aussi avoir mangé, ce qui signifie que vous vous êtes préparé un repas et même que vous avez fait votre épicerie. Pour faire votre épicerie, vous avez probablement conduit ou encore pris les transports en communs. Vous avez aussi probablement fait une liste, que vous avez pensé d’apporter avec vous, que vous n’avez pas perdue… et vous avez acheté ce dont vous aviez besoin en fonction de votre budget et des repas que vous aviez prévu pour la semaine. Et comme lorsque vous courrez, pour vous rendre à l’épicerie, vous devez retenir le trajet qui vous y mène.

C’est simple vous me direz? Peut-être pour vous. Mais imaginons-nous que vous êtes en dépression. Comment trouverez-vous la force de vous lever, de faire votre épicerie, de faire votre ménage, vos repas et en plus d’aller jogguer? Et si vous étiez amputé, comment feriez-vous simplement pour courir? Ou si vous commenciez à faire de l’Alzheimer, comment feriez-vous pour ne pas vous perdre, pour préparer vos repas en toute sécurité, pour conduire votre auto… Pourtant, vous y avez tout aussi droit que moi…et qui a t’il de plus simple de d’aller prendre une marche ou de courir?

C’est ça l’ergothérapie. L’ergothérapie, c’est à la fois simple et complexe. C’est simple parce qu’on aborde le quotidien des gens. C’est complexe parce que le fait de courir ou de ne pas courir ne repose pas uniquement sur le fait de mettre un pied devant l’autre. Et le fait de courir ne signifie pas non plus de le faire sur deux jambes.

L’ergothérapie, c’est d’aider les gens qui, face à une perte (ou à quelque chose qu’ils n’ont jamais eu), doivent trouver de nouveaux moyens pour donner un sens à leur vie. Parce que perdre une jambe, perdre la mémoire, perdre la motivation, perdre la raison même… ça change une vie, ça ne la tue pas, mais il faut la réinventer. Et à mon sens, c’est là que se trouve la spécialité de l’ergothérapie: dans la signifiance. La signifiance est un terme d’ergo qui désigne le sens donné à quelque chose.

Parce que ce n’est pas nécessairement l’occupation en soit qui est vitale pour un individu mais bien le sens qu’il y accorde. La personne qui est paraplégique ne pourra plus jamais marcher, ni courir, mais comment peut-elle faire pour continuer de courir sans courir? Qu’est-ce qui était important pour cette personne dans cette activité? L’idée de garder une bonne santé? L’idée de garder un corps bien ferme? Celle de « prendre du soleil »? Celle de courir avec son meilleur ami ou avec son chien? Le sentiment d’accomplissement, de réussite, le défi ou encore la compétition? Peu importe la raison, comment cette raison peut-elle se concrétiser d’une autre façon que par la course à pieds?

Alors l’ergothérapeute apprend à connaître ses clients par ses occupations, par la façon qu’ils ont de les faire, par leur performance dans celle-ci et surtout, par le sens accordé à ces occupations. Il essait ensuite de répondre aux besoins de la personne d’une autre façon, en modifiant les occupations, en fournissant des aides techniques, en améliorant les capacités de la personne, en trouvant de l’aide pour la personne, etc. etc. etc… ou en guidant la personne dans la découverte de nouvelles occupations, de nouveaux objectifs personnels. Voilà pourquoi on se dit « spécialistes des occupations »: on utilise l’occupation comme moyen d’évaluation, comme intervention et comme objectif.

Alors la prochaine fois que vous verrez votre amie ergo, dites-vous bien que simplement à vous regarder « vivre », elle en connait déjà probablement beaucoup plus que vous ne le pensez sur vous. Parce qu’être ergothérapeute, c’est comme entrer dans une secte: on ne voit jamais plus les choses de la même façon qu’avant: on reste toujours hantées par cette vision occupationnelle de la vie.

Sara-Ève Déziel Léveillée, étudiante en ergo.